vendredi 29 mars 2024

LA CHEVAUCHÉE FANTASTIQUE de John Ford (1939) par Luc B.

Quand Orson Welles, qui venait du théâtre et n’y connaissait que dalle en cinéma, s’est vu confier CITIZEN KANE, il a visionné vingt fois LA CHEVAUCHÉE FANTASTIQUE pour apprendre comment réaliser un film. Quand on a dit ça, on a tout dit de l’importance du film de John Ford, qui a offert au western ses lettres de noblesses. Ce genre très populaire dans depuis les années 20 (les aventures de Tom Mix) se cantonnait pourtant, à quelques exceptions près (Raoul Walsh, le premier qui a repéré John Wayne) dans les sérials, la série B, des trucs vite faits mal faits, produits à la chaîne, qu'importe la qualité puisque le public était au rendez-vous. 

« Personne n’y croyait, le western était un genre mineur » raconte John Ford, que le producteur star du moment David O. Selzick envoie bouler. Il se tourne vers Walter Wanger, réputé pour lâcher la bride aux auteurs, qui accepte le projet pour la United Artist. Le scénario est tiré de la nouvelle « Stage to Lordsburg » relecture du « Boule de suif » de Maupassant. STAGECOACH (en VO) est un succès planétaire au box office, il a permis à un certain Marion Morrison de devenir une star sous le pseudo de John Wayne. Là encore Ford impose l’acteur contre l’avis du studio qui aurait préféré un Gary Cooper. Wayne crève l’écran, c’est peu de le dire, plan mythique où il apparaît sur la piste, stoppant la diligence d’un coup de winchester, recadré par un rapide travelling avant d’anthologie (un peu flou d’ailleurs dans le mouvement !).

Dans ce film il y a la confrontation de l’immense et du petit. Un condensé du monde entier. Les grands espaces sublimés de Monument Valley resteront le décor préféré de Ford, qui aimait l'endroit car situé à 300 km de Hollywood, il n’avait donc pas les costards-cravates sur le dos, parce que le panorama est sublime*, et parce que c’était une réserve indienne. Le tournage (et les suivants) a donc bénéficié à ceux qui y vivaient. Il faisait aussi bosser les Mormons, car ils ne se mettaient pas en grève !

L’immense, ce sont les espaces magnifiquement cadrés et photographié avec ce ratio qui fait jurisprudence : 1/3 terre - 2/3 ciel (mais ici aussi 1/4 – 3/4). Cette fameuse poursuite finale filmée depuis une voiture lancée à 60 km/h, avec des cascades hallucinantes (Yakina Canut, c’est lui qui se fait labourer par les chevaux et la diligence, il était aussi la doublure de Wayne). Les cascadeurs, qui travaillaient avec leurs propres chevaux, labouraient le sol sur 20 m2 à l’endroit exact où ils devaient chuter. John Ford affirme qu’en 50 ans de cinéma il n’a pas blessé un seul cheval.

Et il y a l’intime. La diligence ou les relais sont des espaces clos, confrontation de personnages que le réalisateur a admirablement croqués en quelques plans. C’est la force du cinéma de Ford, cette capacité à cerner les gens en deux images, les rendre vrai, humain. Le thème de la communauté irrigue son cinéma, sublimé dans LA POURSUITE INFERNALE (« My Darling Clementine » avec Henry Fonda), dont le Clint Eastwood de JOSEY WALES s’est intelligemment souvenu. Ford filme des familles, des clans, des groupes, des gens qui construisent une vie, un projet.

En 5 minutes, les personnages sont posés : Gatewood le capitaliste véreux (« Ce qui profite aux banques est bon pour le pays » ; « l’Etat ne doit pas se mêler de gérer les affaires »), la magnifique Dallas, certainement un des plus beaux personnages féminins du western, prostituée rejetée par la communauté (génial insert sur les dames patronnesses à la réplique « il y a pire que les Apaches »), Boone, le docteur alcoolique et philosophe, figure fordienne par excellence (« la vraie maladie de la société, c’est les préjugés »), qui prend le vieux Peacock pour un révérend alors qu’il est VRP en whisky (quelle aubaine, il voyage avec ses échantillons !), Hatfield le joueur dandy à la fine moustache, Lucy Mallory, épouse d’un soldat. Et Ringo Kid (John Wayne) échappé de prison. Tous vont prendre la diligence pour Lordsburg, le film raconte leur épopée.

Il y a les trajets en diligence où les voyageurs respirent le mauvais tabac et la poussière, où les différences sociales s’affirment : Lucy Mallory a droit à un gobelet pour boire, Dallas se contente du goulot. Il y a les haltes aux relais. Quand on voit les scènes d’intérieurs, on comprend ce qu’en a retenu Welles. Ford cadre en légère contre plongée, sol et plafond prennent la moitié de l’image, il y a de la profondeur de champ, les cadres sont larges, Ford filme tout le monde en même temps, qui vont et viennent dans l'image, rien n'est figé. Ringo Kid montre du respect à Dallas, l’invite à la table commune. Ils sont des parias tout les deux. Il y a ce plan sublime où Dallas longe un couloir vers l’extérieur, rejoint par Ringo, qui lui propose le mariage, tout de go ! « Vous ne connaissez rien de moi » dit-elle, « J’en sais suffisamment » répond-il. Sublime !

La scène de l’accouchement de Lucy Mallory est superbe. Le doc doit dessoûler avant d’opérer. Dans cet environnement viril, violent, la présence du bébé tient du miracle. Une naissance, un mariage, des morts, des prostituées ou femmes du monde, des naïfs et des escrocs : le cocktail fordien.

John Ford est plutôt adepte des plans fixes, et larges. Quand la caméra bouge, c’est qu’il faut une bonne raison : cadre serré sur la diligence qui arrive à un relai, la caméra se met en mouvement (travelling arrière) pour recadrer le décor dans son entier, qu'on découvre saccagé, incendié. Ford aurait pu montrer d'abord le désastre puis la diligence arriver, ou construire la séquence en champs/contrechamps. Il se suffit d'un plan, qui dit tout ce qu'il y a à savoir. Autre moment : la diligence est filmée de très loin traversant Monument Valley, et d’un coup, vlan, un panoramique ultra rapide recadre les Apaches qui attendent sur la crête.

Tout autre ambiance pour l’épilogue à Lordsburg. On a perdu quelques personnages en route… On découvre Luke Plummer, le gars dont Ringo Kid est venu se venger, raison pour laquelle il s’est échappé de prison. Grand moment quand Plummer apprend que Ringo est en ville, un silence pesant tombe sur le saloon, tout le monde se fixe, s’éloigne du zinc (en emmenant son verre !), le patron retire le miroir derrière le bar ! Admirable plan de la ville la nuit, très stylisé, ligne de fuite, contraste, le dispositif ressemble étrangement à la fameuse fusillade de LIBERTY VALANCE.

Magnifique épilogue. C’est au banquier Gatewood à qui on passe les bracelets, Ringo Kid aura l’indulgence du shérif, un grand sentimental. John Ford a souvent été qualifié de droitier réactionnaire, voire de raciste. Comment peut-on dire de telles conneries ! Il suffit de regarder ses films pour y voir sa bonté envers les humbles, sa foi en la justice, clémente, son rejet des puissants, des politiques, des cyniques (quasiment du Franck Capra !) tous les types de personnages sont représentés, il sait parfaitement cerner qui sont les bons, et les nuisibles.  

LA CHEVAUCHÉE FANTASTIQUE est sans doute le premier chef d’œuvre du western, le film qui en a défini le cadre, les règles, la façon de tourner. Si le film est particulièrement brillamment dialogué (les répliques de Boone sont fameuses) Ford raconte les évènements, les personnages, par l’image. Des images immédiatement compréhensibles (il avouait l'influence de Murnau). Ca parait simple, évident, sauf que si ça l'était, on aurait des films de cette trempe toutes les semaines. 

Tous les acteurs sont incroyables, on les retrouvera souvent dans ses films, Thomas Mitchell en Boone, John Carradine en Hatfield, Claire Trevor, sublime en Dallas, Andy Devine en conducteur de diligence, Tim Holt en soldat, et bien sûr le Duke, John Wayne, fidèle compagnon de route du réalisateur, ils auront l’occasion de nous offrir encore quelques magnifiques moments de pellicule.

* si vous avez un jour la chance d'y aller, une pancarte indique le "John Ford's view", l'angle de prise de vue préféré du réalisateur. Spectaculaire. A l'entrée du site, trône un petit motel, le Goulding's Lodge, où Ford installait ses équipes, il y a même tourné plusieurs scènes de ses films, c'est juste incroyable de reconnaître tel escalier, telle porte. Ce serait Harry Goulding, le proprio, qui aurait suggéré à Ford de venir y filmer La Chevauchée Fantastique, pour renflouer son établissement qui faisait faillite. Info à prendre avec précautions, plus d'un revendiquent la découverte du site.

noir et blanc  -  1h30  -  format 1:1.37 


jeudi 28 mars 2024

Adolf Fredrik LINDBLAD – Symphonies N°1 & 2 (1832/1855) - Gérard KORSTEN (1999) - par Claude Toon


- Pfff, il sort d'où encore ce mec avec son blase imprononçable ? Et puis les deux symphonies en une seule chronique, une promo ? Tu nous sors les fonds de tiroirs du romantisme, les soldes… Adolf ? pas de bol le gars, un teuton déclassé ? Plus d'une heure de bouse genre 2/2/2/2-2/2(3) cordes etc. ?

- NON MAIS ÇA VA BIEN DANS TA TËTE SONIA !!! D'où te vient cette rhétorique charabiesque et belliqueuse ? M'enfin ma belle… et le standing sémantique du blog alors ? tu fréquentes qui ? Des morveux des collèges en rébellion avec notre belle langue française, ou quoi ?

- SNIFF Sniff. Dézolé Glaude. J'ai deux heures de retard à cause de la SNCF en grève… Nema voulait me prêter son Solex… J'ai eu peur…

- Mouais Mouais admettons… SNCF en grève est un pléonasme, calme-toi. Linblad n'était pas un allemand mais un suédois, un pote de Mendelssohn et de Weber, certes un peu oublié je te l'accorde. Un style sans doute daté, mais une écriture attrayante… Il a surtout composé des lieder et de la musique de chambre…

- Ah, une découverte pour beaucoup alors… Au moins ça ne me vrille pas les tympans, avec ma migraine… Encore désolée Claude…

- Bah ça arrive… Linblad ne prenait pas le train… 


Adolf Fredrik Lindblad

Houlà, il n'y a peut-être pas que les aléas chroniques de la SNCF qui menacent Sonia d'un Burnout ! Bilan du mois passé : Mahler : 8000 mots, Beethoven : 4000 mots, Bach-Scherchen : 3000 mots… Elle est peut-être au bout du rouleau la Sonia. Réaction du gentil papi Toon, on lève le pied cette semaine avec un billet allégé, genre le premier single de Mireille Mathieu de 1966… Attendez… je fouille … tiens le voilà, on va l'écouter, j'avais 13 ans à sa sortie… "OUI JE CROÂÂÂÂÂ"… Ah m**e, chez Rega, ils sont radins, j'ai pas de centreur 45 tours alors que l'alimentation propose cette vitesse… À ce prix là ! P**n !!!

- Paaaaaat, t'as pas un centreur 45 tours à me prêter ?

- Ben non mon Toon, il se démonte pas, il est escamotable sur mon électrophone 1965 collector…

- Dites les mecs, cette chronique part en sucette, déjà 377 mots pour rien, GRRRRRR !!!

- Ok ok Sonia, je reprends…  

Sonia me tance 😓 ! Donc le compositeur Adolf Fredrik Lindblad est né le 1er février 1801 à Skänninge, bourgade au sud de la Suède . C'est le second compositeur de ce pays qui fait son entrée au Deblocnot après Kurt Atteberg en 2014 (Clic). La Suède souffre de ne pas avoir bénéficié d'un grand compositeur devenu mondialement célèbre comme : Sibelius en Finlande, Grieg en Norvège ou encore Nielsen au Danemark… On pourra évoquer un jour un outsider, Franz Berwald, même si je ne raffole pas de la musique de ce contemporain de Beethoven… Ô il en existe plein des compositeurs suédois, enfin à croire les cinq lignes qui leur sont consacrées en moyenne sur Wikipédia. Mais si je vous parle de Bror Beckman, au hasard, vous risquez d'imaginer un tennisman qui écrit une symphonie en 1895 qui stylistiquement parlant aurait pu l'être en 1825 😊.

J'ai découvert ce compositeur par hasard. J'avoue n'en avoir jamais entendu parler de ma vie, d'autant qu'il a principalement œuvrer pour un genre que je fréquente peu : le lied et la musique vocale, la sienne étant très peu jouée d'ailleurs. Et puis moins d'une dizaine de gravures parues chez des labels clandestins à force d'être confidentiels, ben… ça n'aide pas pour la postérité.

Merci à Naxos et Marco Polo d'avoir réédité cet album proposant les deux symphonies gravées dans de bonnes conditions… Le maestro Gérard Korsten donne beaucoup de vie à ces deux symphonies de style romantique traditionnel, mais joyeusement volubile ! Une découverte…


Gérard Korsten
 

Lire une biographie, même suédoise (traducteur automatique), n'apporte que peu de grain à moudre pour évoquer la personnalité d'Adolf Lindblad. Des compositeurs petits ou grands par leur talents ou à la vie écourtée ont connu des destinées plus mouvementées voire dramatiques : Norbert Burgmüller mort à 26 ans, Schubert à 31, Berlioz l'incompris, et que dire du jeune Wolfgang Graeser présenté dans la précédente chronique, musicologue de génie dans l'analyse de l'œuvre de Bach mais hanté par des démons psychologiques qui le conduisirent au suicide à 21 ans…

Lindblad parcourra le XIXème siècle romantique de manière banale voire pépère, hormis un épisode vaudevillesque mais sans cadavres à la fin, plutôt du Courteline que du Shakespeare 😊. Lindblad fait partie de ces compositeurs pédagogues qui ont un rôle important de leur vivant, s'adaptent dans leurs compositions au goût du public de leur temps et en retirent une temporaire notoriété qui s'efface après leur disparition en 1878 en ce qui concerne Lindblad. (77 ans, un bel âge pour cette époque.)

Avant ses 23 ans, je n'ai rien déniché d'insolite, Adolf était sans doute un gosse doué mais pas un génie précoce façon Mozart. À cet âge qui marque la fin de ses études musicales classiques, il entre pour se perfectionner à l'Université d'Uppsala pour trois ans. Cette université est la plus brillante de Suède parait-il. 1826 : Il part à Berlin suivre l'enseignement de Carl Friedrich Zelter, grand pédagogue, lui aussi oublié comme compositeur. De retour en 1827 à Stockholm, il fonde une école de piano qu'il dirigera jusqu'en 1862, soit trente-cinq ans. Quand je parle de stabilité de carrière.

Détail important. Comme maints compositeurs scandinaves, Lindblad voyagera souvent vers l'Allemagne où il se liera d'amitié avec Carl Maria von Weber à Dresde, mais surtout avec Felix Mendelssohn lui aussi élève du professeur Zelter, le jeune prodige et grand adolescent aura une influence notable dans la composition des deux symphonies.

Son catalogue comporte des dizaines, voire des centaines de lieder et de chansons qui firent sa renommée. Il ne faut pas mettre de côté sa production de musique de chambre : des pièces pour piano, dix quatuors, un trio, trois sonates et deux grands quintettes de bien belle facture… (Les quintettes ont été publiées en CD, pour le reste le travail est à faire…)


Jenny Lind

Au fait Sonia, l'affaire "Image-point de vue". Adolf avait épousé une demoiselle Sophie en ses jeunes années. Ah les hommes ! Adolf tombe amoureux d'une chanteuse Jenny Lind surnommée "Le rossignol Suédois", une soprano (1820-1887). Toute l'Europe l'admire notamment Berlioz. Adolf en est vraiment entiché dit-on ! Soit Sophie est d'une générosité sans borne ou d'une jalousie exaspérée. Elle proposera le divorce à son mari pour qu'il puisse aller batifoler et plus si affinités avec sa cantatrice. Mais, car il y un mais, et un gros, Jenny Lind … ne l'aime aucunement. Sonia, on envoie tout ça à Feydeau.

Blague à part, Jenny Lind connut une gloire certaine dans des rôles phares : Agathe dans Der Freischütz de Weber, Alice de Robert le diable de Giacomo Meyerbeer, des grands rôles de Giuseppe Verdi et La Somnambule de Vincenzo Bellini.

Personnage rêvée pour le cinéma, Grace Moore tenait le rôle de Jenny dans A Lady's Morals réalisé par Sidney Franklin en 1930, Ilse Werner dans un biopic de Peter Paul Brauer en 1941 et enfin Rebecca Ferguson dans The Greatest Showman de Michael Gracey en 2017. Belle digression 😊 ! Je vais voir avec Luc… "Sonia, arrêtes de te marrer !"

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Curieusement, les deux symphonies ne connaîtront pas le succès mérité. Pourtant Mendelssohn jouera la 1ère à Leipzig… D'ailleurs les œuvres des deux hommes sont assez semblables en termes de durée et de formalisme. La thématique de Felix est plus immédiate. Je n'analyse rien n'ayant pas de partitions à ma disposition. L'orchestration est celle de l'époque, vociférée par Sonia à son arrivée… Les motifs mélodiques s'imposent facilement, l'écriture ne se perd pas dans la facilité, surtout dans la 2ème symphonie à l'orchestration vivace et contrastée.

La symphonie N°1 date de 1832 et montre des liens évidents avec le classicisme des premières symphonies de Beethoven.  La symphonie N°2 date de 1855 et s'inscrit par des oppositions entre inspiration épique et dramatisme dans le courant romantique définitif.

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Né à Pretoria en 1960 Gérard Korsten a étudié le violon au célèbre Curtis Institute of Philadelphie et à Salzbourg auprès du violoniste et maestro Sándor Végh. Il a occupé des postes de violon solo dans divers ensembles européens tel l'Orchestre de Chambre d'Europe ou dirigé des orchestres dont les London Mozart Players.

Sa direction au scalpel, pleine de verve, convient idéalement à ces symphonies à l'esprit peu métaphysique… Il n'existe à ce jour pas de discographie alternative. Ça enlève du boulot pour Sonia 😊.


- Tu vois Sonia… 1500 mots cette semaine… relaxe… les pieds dans le tiroir…

Symphonie N°1

Symphonie N°2

  1. Allegro con brio [00:00]
  2. Presto [09:42]
  3. Adagio e molto cantabile [16:52]
  4. Allegro molto [24:46]
  1. Maestoso - Allegro molto [00:00]
  2. Poco allegretto [09:12]
  3. Scherzo: Presto [18:36]
  4. Finale: Allegro [25:08]

Écoute au casque ou avec des enceintes additionnelles plus que conseillée.

Le son des PC, sauf exception, est vraiment une injure à la musique…


INFO : Pour les vidéos ci-dessous, sous réserve d'une écoute directement sur la page web de la chronique… la lecture a lieu en continu sans publicité 😃 Cool. 


mercredi 27 mars 2024

LED ZEPPELIN " I " (1969), by Led Bruno



   Est-il mage, sorcier ou medium ? Aurait-il pactisé avec les Grands Anciens ou invoqué quelque puissance de dimensions parallèles ? Aurait-il joué de la guitare à un carrefour, à minuit, jusqu'à ce qu'une entité démoniaque lui apparaisse afin de conclure un pacte ? Ou tout simplement, les capacités de ce petit homme à la frêle allure ne relèvent-elles pas simplement du génie ? Non, mais, sérieusement. Comment ce gars a pu avoir autant d'assurance, comme s'il était absolument certain de son coup. Certes, il n'est pas tout seul, fidèlement secondé par un molosse (grassouillet mais imposant) pour l'aider à imposer sa vision auprès des cadres des maisons de disques, des tourneurs et gérants de salles de spectacle. Mais tout de même. Confiant, sans qu'il n'y ait l'ombre du moindre contrat, il décide de faire rentrer son groupe fraîchement formé en studio, pour enregistrer, quasiment d'un trait, frôlant l'épuisement, les chansons qui vont figurer sur le premier album. Ainsi, la boîte qui aura l'insigne honneur d'offrir ses services, n'aura pas d'autre choix que de promouvoir la musique telle quelle. Sans qu'elle ait son mot à dire, encore moins bidouiller le mixage ou imposer ses diktats. Même si l'époque était plutôt à l'ouverture, ce n'était pas chose courante. Loin s'en faut. Aurait-il été le sujet de maints songes prémonitoires ? Ou bien aurait-il eu la visite d'une divinité - obscure ou lumineuse - lui prédisant son avenir ? Ce petit gars originaire d'Heston va plus loin en s'imposant comme producteur, limitant Glyn Johns au rôle d'ingénieur du son devant suivre les directives qu'il lui impose. Ce dernier s'est fait un nom en tant qu'ingénieur et mixeur du son pour les Rolling Stones (depuis 1965) et les Small Faces, ainsi qu'en tant que producteur pour le Steve Miller Band. Il va même imposer la présentation de ce premier skeud.


   Est-il visionnaire pour entrer en studio avec ce groupe qui n'a alors qu'une petite poignée de concerts à son actif ? Certes, le gars en question a déjà une expérience, non seulement de la scène mais aussi des studios qu'il fréquente depuis des années déjà, et dans lesquels il est amené à jouer sur quelques-uns des hits Anglais de 1963 à 1969. (d'après ses dires, il aurait effectué tellement de séances qu'il ne peut affirmer sur lesquelles il était présent et quelle partie il jouait). Et pour assurer ses arrières, il embarque un autre habitué des studio, maintes fois croisé lors de séances. Plus jeune, mais multi-instrumentiste, aussi habile à la basse qu'aux claviers - initialement, son instrument de prédilection (par la suite, on le verra aussi sur d'autres instruments à cordes et à vent). Dans sa démarche pour fonder un groupe, il essuie deux refus qui l'amènent à douter. Le premier, 
c'est son manager qui lui promet de venir lui casser le bras s'il s'avise de démarcher son protégé (argument suffisamment persuasif pour qu'il ne réitère pas sa demande). Pour le second, alors en plein essor avec une carrière qui paraît s'annoncer fructueuse, il refuse poliment, mais lui conseille d'avoir voir un jeune paon plein de fougue et d'énergie. La destinée : alors que le second choix va injustement tomber dans un quasi anonymat, celui de substitution, le jeune paon, lui, va devenir une icône planétaire.

     Enfin, quoi qu'il en soit, lorsque ce premier album arrive dans les bacs en janvier 1969, c'est une véritable bombe. Quatre Angliches défragmentent le Blues, le fusionnent à d'autres éléments pour en faire un nouveau Golem. Un Golem qui échappera à ses créateurs, se multipliant en diverses formes jusqu'à en perdre ses derniers oripeaux Blues. Pour le meilleur et pour le pire.

     Quand retentissent les premières notes, ce power-chords binaire tempéré d'une enluminure orageuse, cette basse volumineuse prenant ses aises, cette batterie dégageant puissance et swing, et cette voix pleine d'assurance, quelque chose de nouveau arrive. C'est comme si on avait créé une brèche vers une nouvelle dimension, d'où s'étire un brouillard en de longues volutes, saturant, modifiant notre réalité. " Good Times Bad Times " est une claque monumentale. Tant pour l'auditeur que pour la concurrence. Les quatre lascars sont au taquet et on ne sait plus trop où porter son attention tant chacun y est phénoménal. A tel point que le solo, pris en étau entre une basse imposante et une batterie folle, doit redoubler d'efforts (et utiliser au passage une cabine Leslie) pour se distinguer.

   Le Blues, mais aussi (et déjà) le Folk, dans un arrangement particulier du "Baby I'm Gonna Leave You" (alors connu grâce à Joan Baez), bien loin de l'original. Bien plus flamboyant et complexe. A lui seul, l'arpège impose une profonde mélancolie, mais le chant implorant et totalement habité, propulse ce second morceau vers des sommets olympiens. Désinhibé, le chanteur se livre à nu, ne craignant pas d'ébranler sa virilité en paraissant blessé, au bord des larmes, l'âme meurtrie par cette inévitable séparation. Singulièrement, on peut distinguer comme un pré-écho avant le chant. Phénomène qui renforce ici la tonalité dramatique, bien qu'on la décèle sur quasiment tout le disque. Ce qui fera écho à deux explications : l'une serait l'exploitation des mêmes bandes pour les diverses prises, jusqu'à la limite de la rupture (" les bandes étaient presque transparentes "...) ; la voix puissante du chanteur n'ayant pu être totalement effacée de ces bandes usées jusqu'à la corde, il en reste des traces " fantômes ". L'autre serait simplement une sorte de témoin pour le chant (le groupe n'existe que depuis peu de mois et la majorité du matériel présenté est récent), qui n'a pu être effacé. Mais quel morceau mes aïeux ! Quel morceau !


   Du Blues. Du Blues balafré, malaxé, plombé, transfiguré, mais du Blues. " You Shook Me ", composition de Willie Dixon et J.B. Lenoir, a déjà été repris quelques mois auparavant par Jeff Beck sur son premier essai, " Truth ". Ce qui n'est pas du goût d'El Becko qui va en tenir longtemps rigueur à son vieil ami. Celui-là même qui l'avait pourtant bien aidé en le recommandant aux Yardbirds. Toutefois, si ce choix est indélicat (1), cette version, plus longue, bien qu'indéniablement inspirée par celle de Beck, n'est pas identique. A la fois plus explosive et lascive, sur une rythmique des plus classiques, la guitare - exceptionnellement, une Gibson Flying V - dégouline de fuzz tone-bender et écrase tout sur son passage. Jamais encore une guitare s'était permis d'être aussi pesante sur un Blues, ou sur n'importe quoi d'autre d'ailleurs. Même de la part des bourrins de Blue Cheer.

   Ce Blues pesant ne fait pratiquement qu'un avec un monstrueux " Dazed and Confused ", qui s'étire en diverses phases l'amenant à un heavy-psychédélisme - où l'on entend pour la première fois un guitariste jouer avec un archet - avant d'exploser dans une furia hard-rock poussée par cette incroyable section rythmique qui va inspirer tous les groupes de Heavy-blues et de hard-rock à venir. Impensable que ce quartet ne joue ensemble que depuis quelques semaines, tant l'osmose y est incroyable. Ainsi s'achève cette première face, laissant l'auditeur exsangue, les esgourdes rougies, la sueur perlant sur le front, mais absolument ravi.

     La seconde ? Futé, le groupe surprend (encore) en changeant une nouvelle fois d'atmosphère, avec cette longue introduction à l'orgue (un Hammond M-100), comme un prémices à une cérémonie religieuse. Un peu pompeux, "Your Time is Gonna Come" semble chercher sa voix sans la trouver, entre Folk, pop et même country avec cette guitare électrique qui mime la pedal-steel. En fait la meilleure partie pourrait se limiter au premier mouvement avec l'introduction "religieuse", où le chant intervient - l'instant folk -. Avant que les chœurs ne viennent altérer un fragile équilibre. L'enchaînement avec l'instrumental " Black Mountain Side " où la guitare acoustique (une Gibson J-200) est seulement accompagnée de tablas paraît incongrue - même si aujourd'hui, il est encensé. Une ombre au tableau de ce quartet car c'est en fait une relecture du " Black Water Side " de Bert Jansch (2) qui n'est pas mentionné. Après ce relâchement, ces instants boisés, voilà que surgit "Communication Breakdown". Un manifeste du Hard-rock nerveux, épileptique, expulsé avec une rage rare, préfigurant le punk-rock. Traumatisant définitivement et inspirant un certain John Williams Cummings, plus connu sous le pseudonyme de Johnny Ramones. Dorénavant, tous les groupes de Hard-rock se devront d'avoir au moins un titre fulgurant, celui capable d'assommer le public le plus résistant. La réponse ne va pas tarder, à commencer par Deep-Purple avec son "Speed King". Hélas, certains auront tendance à tomber dans une stérile surenchère.


 Retour au Blues avec " I Can't Quit You Baby ", composition de Willie Dixon pour Otis Rush, une des œuvres majeures et fondatrices du West-Side Blues de Chicago (de 1956). La chanson perd beaucoup de sa tonalité dramatique originale et menace de tomber dans le conventionnel, ne se différenciant guère du commun du British-blues que par la puissance (toute relative) dégagée. La guitare se dévoile alors un peu trop bavarde (et faillit à deux ou trois reprises - mais ça contribue au charme). Toutefois, de même qu'avec les deux derniers morceaux de la première face, il y a un enchaînement avec le titre suivant qui en fait un tout saisissant. C'est en effet un final en apothéose 
avec How Many More Times". Une torride bourrasque de heavy-blues faisant feu de tout bois. Certes, c'est un véritable recyclage, en partie un assemblage d'extraits classiques du Chicago-blues ; bien suffisamment pour se retrouver avec un procès aux fesses - ce qui ne va pas tarder 😁. Cambriolages principalement effectués chez le père Chester "Howlin' Wolf" Burnett (et forcément donc de son fidèle lieutenant, Humbert Sumlin), mais aussi chez Albert King, notamment avec ce riff piqué du célèbre "The Hunter" (le groupe Free, qui en a fait un élément fort de son répertoire, reprend déjà cette chanson dès son premier album). Mais le savant agencement en fait une redoutable pièce de Hard-blues. Jimmy Page sort des sons inédits de sa Fender Telecaster "Dragon", martyrisant son petit combo Supro brutalisé par sa fuzz Tone-Bender, et agrémenté aux moments opportuns de wah-wah acides et de dévastateurs coups d'archet. Même des années plus tard, peu nombreux sont ceux qui parviendront à faire rugir autant une Telecaster (même Mark Gallagher de Raven). John Bonham donne ses lettres de noblesses à la batterie, en droite ligne des Keith Moon, Ginger Baker et Carmine Appice, mais peut-être avec une force de frappe inédite. John Paul Jones lie avec aisance souplesse, puissance et rondeur, avec un swing rare et une lourdeur limite oppressante. Tandis que Robert Plant, hurle, gémit, pleure et s'extasie sans retenue. Courrouçant les mégères et émoustillant les damoiselles. 

     Et le Hard-rock fut ? Oui et non, car ce serait réducteur et injuste pour les précurseurs. A commencer par Cream et l'Experience qui en ont déjà semé les graines. Voire les Who. Et puis, il ne faudrait pas oublier Spooky Tooth,  The Gun des frères Gurvitz, l'obscur Andromeda, ainsi que Free qui lui aussi enlève (progressivement) ses gants pour boxer le Blues. Et puis Deep Purple aussi dans une certaine mesure. Mais pour ceux-là, c'est plutôt sur scène qu'ils se lâchent. Tout comme les Small Faces dont certaines pièces à convictions (en live) sont vraiment troublantes ; à croire que messieurs Page et Plant ont scrupuleusement étudié leurs prestations scéniques. D'ailleurs Steve Marriott, le premier choix de Jimmy Page, cherche à pousser le groupe vers une forme plus corsé du Rock. Pour cela, il plaque ses comparses pour fonder Humble Pie. On raconte que ce sont les disques de ce dernier qui incita Led Zeppelin à se surpasser ; et d'éviter aussi de le prendre en première partie . Et... le Jeff Beck Group. De l'autre côté de l'Atlantique, il y a déjà Steppenwolf évidemment, même si ses guitares sont muselées, le MC5 qui incendie régulièrement Detroit et ses environs ouvrant la voie aux voisins d'Amboys Dukes et de Grand Funk Railroad, et Blue Cheer (même si, dans leur cas, on peut se demander si le volume assourdissant et la grosse fuzz ne sont pas là pour cacher des lacunes). Il y a aussi déjà eu de nombreux prémices éparpillés - dont les plus connus, "You Really Got Me", "Heavy Music", "Helter Skelter", "Sunshine of Your Love", "Les cornichons", "Wild Thing" -, avant ces éclosions surgissant des deux côtés de l'Atlantique comme autant de volcans modifiant à jamais le paysage. Presque simultanément. Mais, même si on ne peut le considérer comme l'unique pièce fondatrice du Hard-rock (parfois plutôt qualifiée de Hard-blues), ce premier album demeure un phare, une borne fondamentale et monumentale. Un monolithe - rapidement soutenu par un second encore plus fort et impressionnant sorti la même année - sur lequel beaucoup vont se pencher, scruter, analyser, et surtout y puiser leur inspiration, pérennisant ainsi le Hard-rock. Pour le meilleur et pour le pire (bis repetita).


(1) D'autant que ce ne peut être une coïncidence puisque c'est John Paul Jones qui joue de l'orgue sur la version du Jeff Beck Group.

(2) Lui-même inspiré d'un traditionnel irlandais appelé "Down by Blackwaterside"



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✋ et   Robert PLANT  :  👉 " Fate of Nation " (1993)  👉  Robert Plant and Band of Joy (2010)

mardi 26 mars 2024

WINGS : ”VENUS and MARS“ (1975) par - Pat Slade


Encore un grand album de Paulo… pardon, Sir Paul McCartney. La continuité de ”Band on the Run“.


Écoutez ce que l’homme a dit (Listen to what the man said)






Wings surfait sur la vague du succès de ”Band on the Run(clic) et ”Venus and Mars“ ne devait pas être d'un niveau inférieur à son prédécesseur. Après avoir enregistré ”Band on the Run“, McCartney recrute le guitariste Jimmy McCulloch et le batteur Geoff Britton. Au cours des sessions d’enregistrement des tensions et des conflits de personnalité qui semblaient évident entre McCulloch et Britton sont devenus plus prononcés, et Britton après un mandat de six mois quittera Wings après avoir joué sur seulement trois des nouveaux titres et obligeant le groupe à recruter rapidement le batteur américain Joe English (ça ne s’invente pas !) pour terminer l’album.

John Lennon the lost weekend
Si ”Venus and Mars“ atteint la première place aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans d’autres pays du monde et que les critiques seront favorables, il sera considéré comme inférieur à son prédécesseur. Une pochette particulièrement sobre, deux boules de billard, une rouge et une jaune photographiées par Linda représentant les  deux planètes du titre de l’album. Une belle pochette qui contenait un poster comme cela se faisait dans beaucoup d’album dans les années 70. John Lennon pendant sa période de "week-end perdu", avait dit à sa petite amie de l'époque, May Pang, qu'ils rendraient ensemble visite aux McCartney pendant les sessions d'enregistrement de ”Vénus et MarsJohn  avait envisagé d'écrire à nouveau avec Paul. La visite prévue de Lennon n'a cependant jamais eu lieu en raison de ses retrouvailles ultérieures avec Yoko. ”Venus and Mars“ est romantique, léger, libertaire sans jamais la moindre once de révolution. Paul ne voit pas la venue des années 80 qui vont tout changer. C'est du bon vieux rock des années 60.  

Toutes les chansons écrites par Paul et Linda McCartney (répertoriées sous le nom de ”McCartney), à l'exception de ”Medicine Jar“ écrite par Jimmy McCulloch et Collin Allen, ”Spirits of Ancient Egypt“ par Denny Laine, et ”Crossroads theme“ écrite par Tony Hatchun compositeur anglais de théâtre musical et de télévision. Les oreilles attentives entendront la liaison des morceaux entre eux faisant rappeler un certain ”Abbey Road“ des Beatles. Un album qui servira de tremplin à la tournée mondiale après l’enregistrement de ”Wings at the Speed of Sound“ l’année suivante et un triple live suivra le superbe ”Wings over America“. En septembre, Wings a commencé ce qui allait être sa tournée ”Wings over the world d'un an au Royaume-Uni, avec des concerts en Australie, en Europe, aux États-Unis et au Canada. Les chansons de ”Vénus and Mars figuraient en grande partie dans la setlist du concert.

Tout commence avec la courte intro ”Venus and Mars“ enchainée par le musclé ”Rock Show“. ”Love is Song“ a été initialement écrit sur la guitare à 12 cordes de Paul McCartney et il a affirmera que la chanson "lui venait tout simplement". ”You Gave Me the AnswerPaul rend hommage à son père James qui dirigeait son propre groupe dans sa jeunesse, en écrivant des numéros de Music Hall. Pour améliorer le réalisme de ce pastiche d'époque, McCartney a enregistré sa voix principale à travers un filtre qui supprimait une grande partie des fréquences inférieures pour aider à imiter le son du chant à travers un mégaphone. ”Magneto and Titanium Man“, McCartney est un fan de bandes dessinées en général, la chanson est sous forme narrative et inclut les personnages des Marvel Comics

Letting Go“, la version est plus rapide sur le single. ”Venus and Mars (reprise)“ une version légèrement plus longue avec des effets sonores, puis enchainé avec ”Spirits of Ancient Egypt“ chanté par Denny Laine,  un morceau inspiré par les conversations de McCartney en 1974 avec le guitariste Chet Atkins à Nashville. Atkins a donné à McCartney un exemplaire du livre de Peter Tompkins de 1971, ”Secrets Of The Great Pyramid “. ”Medecine Jar“ chanté par le guitariste Jimmy McCulloch,  ”Medicine Jar“ s’appelait à l’origine ”Itchy Fingers“ et remontait à l’époque Stone the Crows. Écrite par Colin Allen et Jimmy McCulloch, la première version avancée de la chanson a été enregistrée en 1973 dans un centre communautaire de Londres.Call me back again“ Une ballade soul/bluesy. Les paroles racontent le chagrin du chanteur car sa petite amie ne répond plus à ses appels téléphoniques. La performance vocale de McCartney a reçu de nombreux éloges de la part des critiques. ”Listen to what the man said“ Une chanson mettait en vedette le batteur Joe English avec les musiciens invités,  la chanson est une chanson d'amour optimiste, le chanteur croit que l'amour prévaudra, ”The mann'est pas explicitement identifié, mais pourrait être Dieu.  

Treat Her Gently – Lonely Old People“ ”J'ai écrit le morceau "Treat Her Gently" alors qu'il tombait dans la tonalité de D et une fois que j'étais en D, je me suis dit : "Eh bien, comment puis-je m'en sortir ?" Et donc j’ai écrit la seconde moitié du truc. C’est juste tombé ensemble. Ce n’était pas deux chansons distinctes réunies. Ils sont tombés l'un dans l'autre et je l'ai écrit pendant que je pratiquais l'autre, presque.P McCartney. ”Crossroads Thème“ Crossroads est une série télévisée britannique qui sera diffusé de 1964 à 1988 puis de 2001 à 2003. C’est une blague et un hommage à une série anglaise.

Après l’excellent Band On The Run, Paul McCartney réussira sa suite avec un très bon ”Venus and Mars. Les changements d’accords sont remarquables et la production est superbe. Le  4ème album avec le groupe Wings a clairement sa place dans le top 10 des meilleurs albums de Paul McCartney.